Les opportunités professionnelles en ligne constituent un terrain fertile pour les chercheurs d'emploi, mais malheureusement, au sein de ces annonces légitimes, des arnaques à l'offre d'emploi émergent de plus en plus en France et en Europe. Ces escroqueries, orchestrées par des cybercriminels, visent à exploiter la vulnérabilité des demandeurs d'emploi, mettant en péril leurs finances et leurs données personnelles.
En quoi consiste l’arnaque à l’offre d’emploi ?
L'arnaque à l'offre d'emploi débute souvent par l'envoi de propositions non sollicitées, usurpant l'identité d'entreprises bien établies. Ces offres promettent des emplois attrayants, notamment des postes de travail à domicile, pour attirer davantage de victimes. Les criminels se font passer pour de véritables recruteurs en falsifiant des informations telles que le nom de l'entreprise, son adresse, ou même en usurpant l'identité d'un employé.
Le but recherché est généralement financier : soutirer de l'argent aux victimes ou dérober des informations sensibles telles que les données bancaires ou le numéro de sécurité sociale, en vue d'une utilisation frauduleuse. Les fraudeurs renforcent leur crédibilité en envoyant des documents officiels tels que des contrats de travail et des formulaires de candidature.
Comment se protéger contre cette arnaque à l’emploi ?
La protection contre les arnaques à l'emploi nécessite une vigilance accrue et une compréhension approfondie des méthodes utilisées par les escrocs. Voici des conseils détaillés pour minimiser les risques :
Méfiez-vous des propositions non sollicitées : Ces offres, généralement envoyées massivement, peuvent être suspectes. Vérifiez si votre adresse mail est visible dans le champ « destinataire » avec d'autres noms.
Soyez vigilant face à des offres trop attractives : Les opportunités extraordinaires, bien au-delà des normes du marché, peuvent être des signaux d'alarme. Consultez votre entourage ou des professionnels de l'emploi pour obtenir des avis.
Ne transmettez jamais de données personnelles avant une rencontre : Évitez de partager des informations sensibles comme le RIB, le numéro de sécurité sociale ou de compte bancaire avant d'avoir rencontré le recruteur en personne.
Ne versez jamais d'argent à un employeur potentiel : Aucun employeur légitime ne demandera de paiements préalables. Soyez particulièrement vigilant si on vous demande d'acheter du matériel ou de recevoir des fonds pour des achats professionnels.
Vérifiez l'existence juridique de l'entreprise : Assurez-vous de la légitimité de l'entreprise en vérifiant son numéro SIRET et en effectuant des recherches approfondies.
Soyez attentif aux signes d'escroquerie : Des horaires atypiques, des propositions de poste différentes de l'annonce initiale, ou des demandes suspectes pendant l'entretien peuvent être des indicateurs d'une arnaque.
Vérifiez l'adresse de messagerie de l'expéditeur : Les grandes entreprises enverront généralement des emails depuis leur propre domaine, non depuis des adresses génériques.
Tenez à jour votre antivirus et votre système d'exploitation : Gardez vos logiciels à jour pour vous protéger contre les menaces en ligne.
Soyez prudent avec les numéros de téléphone étrangers et les contacts sur les réseaux sociaux : Évitez de répondre à des appels provenant de numéros étrangers inconnus et soyez vigilant vis-à-vis des contacts sur des plateformes comme Instagram, Telegram, Facebook, ou d'autres réseaux sociaux. Des escrocs utilisent ces moyens pour établir un contact initial.
Victime d’une arnaque à l’offre d’emploi, que faire ?
Si vous avez été victime d'une arnaque à l'offre d'emploi, suivez ces étapes détaillées pour minimiser les dommages :
Interrompez tout contact avec le pseudo recruteur : Ne répondez pas aux messages ni aux appels, même s'ils sont menaçants.
Informez les organismes concernés : Alertez votre banque et informez les organismes auxquels vous avez transmis des données personnelles, tels que la Sécurité sociale, Pôle Emploi, ou la Caisse d'Assurance Maladie.
Conservez les preuves : Sauvegardez tous les messages, numéros de téléphone, et autres preuves que vous pourriez fournir aux autorités. Les courriels doivent être conservés précieusement.
Contactez l'entité usurpée et la plateforme de signalements : Informez directement l'entreprise dont l'identité a été usurpée et signalez l'arnaque à la plateforme PHAROS du ministère de l'Intérieur.
Déposez plainte : Déposez une plainte au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie, ou via une pré-plainte en ligne. Cette démarche est cruciale pour les futures procédures en cas d'usurpation d'identité.
Arnaque à l’emploi, que dit la loi ?
La législation française prévoit des sanctions strictes pour les auteurs d'arnaques à l'emploi, avec des infractions spécifiques à considérer :
Escroquerie (article 313-1 du code pénal) : Punie de cinq ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende, elle concerne le fait de tromper une personne pour qu'elle remette des fonds, des valeurs, ou tout autre bien.
Collecte frauduleuse de données personnelles (article 226-18 du code pénal) : Punie de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende, cette infraction concerne la collecte de données par des moyens frauduleux, déloyaux ou illicites.
Usurpation d'identité (article 226-4-1 du code pénal) : Punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende, cette infraction s'applique lorsqu'une personne usurpe l'identité d'un tiers pour troubler sa tranquillité ou porter atteinte à son honneur.
Quelques données chiffrées alarmantes
Les arnaques à l'emploi présentent des tendances préoccupantes en termes de fréquence et de préjudice financier. Selon des données récentes :
Selon Europol, le nombre d'arnaques à l'emploi a augmenté de 60% en Europe au cours des deux dernières années.
En France, le Centre Européen de la Cybercriminalité enregistre en moyenne 500 signalements mensuels liés aux arnaques à l'emploi.
Le préjudice financier moyen pour les victimes d'arnaques à l'emploi en 2023 était estimé à 1500 euros.
Témoignage d’une victime de propositions d’emploi non sollicitées
"J'ai reçu un jour un message me proposant un poste de mise sous pli à domicile pour une société de la région. Le chèque de 2000€ d'avance était en réalité volé, et j'ai perdu 1200€, me retrouvant à découvert." - Sans emploi, région Auvergne-Rhône-Alpes
En conclusion, la lutte contre les arnaques à l'emploi nécessite une combinaison de vigilance personnelle, de sensibilisation et de collaboration avec les autorités compétentes. La prévention demeure la meilleure défense contre ces pratiques malveillantes, et l'éducation du public est essentielle pour minimiser les risques. Si vous suspectez une arnaque à l'emploi, n'hésitez pas à suivre les protocoles détaillés et à contacter les services compétents pour une résolution efficace.